Critique des sondages (actes du colloque)
Sous la direction de Alain Garrigou
Ce livre reprend les communications du colloque « Critique des
sondages » du 5 novembre 2011 à l’Assemblée nationale. Celui-ci a été
organisé par Le Monde Diplomatique et l’Observatoire des sondages. Il a
reçu l’aide des Amis du Monde diplomatique, de Virginie D’Eau et de
Richard Brousse.
Pour télécharger l’intégralité de l’ouvrage - 10€ - cliquer sur le bouton acheter ci-dessous.Vous pouvez également télécharger une partie seulement de l’ouvrage - 2€ l’article - en cliquant sur les liens hypertextes placés sous chaque extrait.
NB : Une fois votre paiement effectué faire un clic droit sur le lien retour à l’Observatoire pour télécharger le document choisi (format PDF).
Introduction – A quoi sert la critique ? (Alain Garrigou) - page 5 à 11. (article intégral en accès libre)
Chapitre 1 – Les sciences sociales et la critique des sondages aux États-Unis (Howard S. Becker) - page 13 à 22.
Extrait :....Une première attaque en règle, mordante et
profonde des études et enquête d’opinion aux Etats-Unis est venue de
l’un des grands critiques de la sociologie : Herbert Blumer. En décembre
1947, American Sociological Association tint son congrès annuel
dans la ville de New York. Blumber y donna une communication intitulée :
« Public Opinion and Public Opinion Polling ». Imaginons la scène.
Blumer, une grande et imposante silhouette, ancien joueur professionnel
de football américain, ancien étudiant brillant de Robert E. Park et
George Herbert Mead, souvent considéré comme l’un des fondateurs de
l’école de sociologie de Chicago, et s’exprimant dans un style oratoire
impressionnant. Il était alors, et a été pendant de nombreuses années
professeur de sociologie à l’Université de Chicago....(Télécharger l’article - 2 €)
Chapitre 2 – « Faire l’Opinion » 20 ans après (Patrick Champagne) - page 23 à 29.
Extrait : ...Mais cette méfiance affichée à l’égard des
sondeurs – « leurs enquêtes sont biaisées », « ils polluent le débat
démocratique », « ils manipulent les électeurs », etc. – masquait des
usages alors plus cachés des sondages qui commençaient à se diffuser
dans les états-majors de nombre de partis, les sondeurs devenant
progressivement des conseillers discrets des responsables politiques,
contribuant, sondages à l’appui, à élaborer ou à faire infléchir des
programmes électoraux et à introduire la logique du marketing commercial
dans l’élaboration des campagnes électorales.... (Télécharger l’article - 2 €)
Chapitre 3 – Sondages à l’italienne (Jérémy Mercier) - page 30 à 35.
Extrait : ...L’Italie n’est pas la « mère
patrie » des sondages mais elle peut, tout comme la France, être
particulièrement considérée, en miroir inversé, comme une forme de
République des sondages ou une République « sondomane ». Le rythme
effréné avec lequel les entreprises de sondages transalpines produisent
leurs chiffres entraîne une redéfinition de la vie publique et une
modification des règles du jeu démocratique.(...) En Italie, il faut
croire que les manipulations sont plus grossières encore, mais plus
divertissantes aussi, surtout quand Silvio Berlusconi lui-même
intervient par surprise lors d’émissions de télévision auxquelles il n’a
pas été convié pour « corriger » les errances dans les sondages ou
opinions le concernant. (Télécharger l’article - 2 €)
Chapitre 4 – Les usages gouvernementaux des sondages d’opinion (Nicolas Kaciaf) - page 36 - 46.
Extrait : ...L’accès aux ressources sondagières constitue
un véritable enjeu de pouvoir au sein des instances gouvernementales.
Mais, contrairement aux apparences, cet enjeu ne tient ni à l’avantage
stratégique, ni aux opportunités d’action qu’offrirait la détention des
données d’enquête dans la compétition politique. Malgré les coûts
engagés, les études demeurent souvent superficielles, ambigües et,
surtout, réduites à quelques informations synthétiques et peu
significatives. L’équivocité des résultats confèrent aux sondages des
vertus « magiques ». Comme n’importe quel secret, les données
sondagières érigent leurs possesseurs en initiés. Elles ne sont jugées
importantes et elles n’octroient de l’importance à ceux qui y accèdent
qu’en raison des efforts accomplis pour en conserver l’exclusivité...(Télécharger l’article - 2 €)
Chapitre 5 – Quand « les sondages » nous parlent…La médiatisation d’un instrument du jeu politique (Nicolas Hubé) - page 47 à 56.
Extrait : ...Cet article repose, d’une part, sur une
analyse de quatre quotidiens nationaux (Le Figaro, L’Humanité,
Libération, Le Parisien) et du journal de 19h sur France Inter au second
semestre 2010 ; d’autre part, il repose sur une analyse du Monde du 1er
juillet 2011 au 30 octobre 2011.(...) Il existe bien une tendance
générale à un recours massif « aux sondages » dans les pages politiques.
Plus d’un sondage tous les deux jours est ainsi évoqué, en 2010, sur
France Inter (104), à L’Humanité (102 pour 186 éditions), à Libération
(68) ; un tous les trois jours au Figaro (40) et au Parisien (55). Au
Monde au second semestre 2011, si l’on fait abstraction des 24 sondages
ne traitant pas de politique nationale, on dénombre plus de trois
sondages traités tous les quatre jours (82 pour 105 éditions)..... (Télécharger l’article - 2 €)
Chapitre 6 – Sur un battement d’ailes de papillon. Modes de conception et de circulation de deux enquêtes hors contexte (Patrick Lehingue) - page 57 à 70.
Extrait : ...De manière purement métaphorique, le
battement d’aile d’un papillon au Brésil désignera ici le petit coup de
force symbolique réalisé dans le micro univers des entreprises de
sondages par les responsables d’une P.M.E. émergente, Harris
Interactive, au printemps 2011. Comme on s’en souvient peut être,
l’initiative - techniquement audacieuse mais médiatiquement très payante
- fut prise de réaliser et surtout de faire publier coup sur coup dans
le Parisien Aujourd’hui (éditions des dimanche 6 et mardi 8 mars 2011)
deux sondages préélectoraux plaçant, pour la première fois dans
l’histoire française des sondages, la candidate du FN, Marine Le Pen, en
première position des intentions de vote, ce quelque soit la
configuration – alors très ouverte - des candidatures socialistes :
Martine Aubry, première secrétaire du Parti Socialiste, pour le premier
sondage (sur-titré en une du Parisien, « Marine Le Pen, en tête »), D.
Strauss Kahn et F. Hollande, pour la seconde enquête (toujours en
première page du Parisien, « Sarkozy, Strauss Kahn, Hollande, tous
battus »)..... (Télécharger l’article - 2 €)
Chapitre
7 – Renforcements circulaires et routines méthodologiques. Les
présupposés d’interprétations et les résultats des enquêtes d’opinion (Daniel Gaxie) - page 71 à 83.
Extrait : ...Nous avons mené pendant plusieurs années une
enquête par entretiens approfondis, avec des questions ouvertes, auprès
de citoyens de divers milieux sociaux en Allemagne, France, Italie et
Pologne afin de connaître leurs opinions et attitudes à l’égard de
l’intégration européenne. En France, nous avons également mené des
analyses de conversations (focus groups) auprès de personnes appartenant
à des milieux diversifiés. Les opinions et attitudes des citoyens sur
les questions européennes sont également l’objet d’enquêtes d’opinion
standard à partir de questions fermées administrées à des échantillons
des populations des États membres de l’Union Européenne. Certaines de
ces enquêtes, les Eurobaromètres, sont conduites deux fois par an depuis
1973. Elles sont commandées, contrôlées et publiées par la Commission
Européenne. (...) Il suffit en effet de faire et de laisser parler,
avec leurs propres mots, des citoyens de diverses catégories pour
apercevoir l’abîme qui sépare, pour la plupart d’entre eux, le rapport
réel à la construction européenne de l’image enchantée qu’en donnent les
enquêtes d’opinion standard.... (Télécharger l’article - 2 €)
Chapitre 8 - Peut-on croire à la qualité des enquêtes par téléphone ? (Rémy Caveng) - page 84 à 90.
Extrait : ....L’organisation du travail dans les centres
d’appel, que d’aucuns désignent comme des « usines modernes » où
s’élabore une sorte de taylorisation du travail relationnel et une
rationalisation de l’activité langagière, ainsi que la course à la
productivité ne créent pas les conditions d’un recueil d’information de
qualité. Outre un environnement extrêmement bruyant qui ne favorise
guère la concentration, les enquêteurs sont soumis à des exigences
élevées en termes de cadence. S’ils veulent se maintenir dans le secteur
et vivre de cette activité, le respect de ces dernières est impératif
tant il conditionne leurs chances de se voir confier de nouvelles
missions lorsqu’ils sont employés sous le statut de vacataire (cas le
plus courant) ou d’obtenir des heures complémentaires lorsqu’ils sont
employés en CDI à temps partiel (très rare). Et ce, qu’ils soient payés à
l’heure ou au questionnaire, ce dernier mode de rémunération impliquant
en lui-même une course individuelle à la productivité puisqu’aucune
rémunération n’est garantie..... (Télécharger l’article - 2 €)
Chapitre 9 - Une hostilité ordinaire aux sondages (Alain Garrigou) - page 91 à 99.
Premières lignes : On pourrait croire que, à part quelques
sociologues jaloux, les sondages entraînent une adhésion générale :
celle des producteurs qui croient à ce qu’ils font, des commentateurs
qui citent des chiffres comme des données évidentes et significatives et
celle du public dont les médias se prévalent pour justifier leur
publication. Comment le public serait-il donc hostile alors que, depuis
les origines, les sondeurs soutiennent que les sondages sont
démocratiques et ne se privent pas toujours de juger que leurs critiques
sont antidémocrates ? Or, insondable paradoxe, il semble bien que les
sondages ne soient pas populaires ou encore que les citoyens leurs
soient assez largement hostiles, au moins sceptiques..... (Télécharger l’article - 2 €)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire